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Vers des pratiques d’évaluation robustes

Démarré par Pascal Detroz dans Évaluer dans la robustesse 10 avril 2025 17:01

Des expériences existent déjà : auto-évaluations dialoguées, évaluations collectives, formats ouverts, critères pluriels… Qu’avez-vous mis en place – ou vu se mettre en place – qui renouvelle le rapport à l’évaluation ? Quels effets cela a-t-il eu ? Quels obstacles subsistent ? Racontez-nous ces pratiques, qui parfois passent sous les radars mais mériteraient d’être partagées.


17 avril 2025 12:21

C’est certainement anecdotique, mais je me souviens d’une professeure en sciences de l’éducation qui, lors de notre première année de master, était titulaire d’un cours de questions d’actualité en éducation. Après avoir abordé ce domaine sous diverses problématiques, il nous était demandé, dans le cadre de l’évaluation, de lire un ouvrage et d’en proposer un compte-rendu critique. Si cela peut sembler très classique, cette tâche avait pourtant deux caractéristiques singulières : l’ouvrage ne pouvait pas porter sur le domaine éducatif, scolaire ou académique et nous fixions nous-mêmes la note que nous nous attribuions pour ce travail. Cette note était celle qui apparaitrait plus tard sur notre « bulletin », et qui entrerait en ligne de compte pour le calcul de notre moyenne, à la fin de l’année académique.

Il me semble que ces particularités mettent en évidence deux manières d’aborder l’évaluation différemment. Premièrement, la fait d’appliquer une approche critique à un autre domaine que celui auquel nous nous étions confrontés jusque-là favorise le transfert de cette approche et par là même, en soutient la maitrise, mais il s’agit également de travailler sur un thème qui suscite l’intérêt personnel, fait écho à nos valeurs, adresse des questions auxquelles nous sommes sensibles, potentiellement en raison de leurs enjeux pour nous-mêmes et/ou pour les autres. L’évaluation est ici notamment positionnée comme vecteur d’une analyse qui produit du sens. Ensuite, le fait de s’autoévaluer, mais surtout, d’entériner le fruit de cette auto-évaluation comme « trace » de nos acquis d’apprentissage nous place devant nos responsabilités, nous confronte à nos valeurs et nous invite à agir en toute intégrité… ou de façon plus stratégique. La posture dans laquelle nous sommes placés à ce moment-là par les modalités de cette évaluation a des vertus vis-à-vis de la capacité à construire un jugement évaluatif autant qu’elle en a quant à l’opportunité qu’elle offre de s’émanciper d’une logique purement comptable en ouvrant le champ d’une évaluation à la fois responsable et honnête avec soi, vis-à-vis de laquelle il n’y a guère de balises. Ces quelques considérations semblent, à mon sens, entrer en résonance avec plusieurs principes associés à la robustesse.

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