La robustesse institutionnelle n’est pas la simple résistance à l’usure du temps. Ce n’est pas non plus l’adaptation rapide à chaque mode, réforme ou pression extérieure.
C’est une capacité à évoluer sans perdre son sens, à absorber les chocs sans renier sa mission, à accueillir la transformation sans se dissoudre.
Dans les systèmes vivants, la robustesse passe par la redondance, l'hétérogénéité, l'incertitude. Et si nos institutions universitaires s’en inspiraient ? Une gouvernance robuste pourrait être polycentrique, inclusive, non linéaire, laissant place à des temporalités différentes, à des initiatives multiples, à l’essai-erreur. Une organisation robuste pourrait encourager la coopération entre services, entre métiers, entre disciplines, au lieu de fonctionner en silos. Elle pourrait cultiver l’incomplétude comme levier de co-construction, au lieu de viser une perfection bureaucratique souvent stérile.
La robustesse, ici, ne signifie pas "tenir bon malgré tout", mais trouver des formes souples, collectives, vivantes, capables d’encaisser l’imprévu sans se briser. Et surtout, capables de préserver une université comme espace de pensée critique, de création de savoirs, de transformation collective — dans un monde qui en a plus que jamais besoin.
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