Faire émerger une pédagogie de la robustesse : méthodologie
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis ravie de partager ici les premiers résultats issus du groupe de travail consacré à la pédagogie de la robustesse. Ce projet, porté avec Pascal Detroz et un collectif de collègues engagés : D. Jardon, F. Scholtes, C. Meuris, J. Irabor, M. Vandersmissen, F. Mélard, C. Wiliquet, D. Faulx, S. Bette, A. Roblez, J. Dancot, vise à interroger comment l'enseignement supérieur peut outiller les étudiants à agir dans un monde fluctuant. Voici un aperçu du contexte et de la méthodologie employée lors de notre dernière rencontre, qui, je l'espère, pourra inspirer d'autres initiatives. N'hésitez pas à réagir, questionner ou partager vos propres expériences en fin de lecture !
Contexte et méthodologie
Le 2 avril 2025, une session de travail collaboratif a réuni les membres du groupe de recherche sur la pédagogie de la robustesse, coordonnée par Pascal Detroz et moi-même. Cette rencontre présentielle s'inscrivait dans la continuité de sessions virtuelles et visait à renforcer la dynamique collaborative et à enrichir le cadre conceptuel de la pédagogie de la robustesse. Les participants, issus de divers établissements d'enseignement supérieur et disciplines académiques, poursuivaient une réflexion collective autour d'une question centrale : « Comment rendre les étudiants capables d'agir dans un monde fluctuant ? ».
Cette approche est conçue comme un modèle rhizomique, favorisant l'exploration multidirectionnelle plutôt qu'une trajectoire linéaire. Les discussions ont porté sur trois axes principaux :
- Affiner la définition de la pédagogie de la robustesse ;
- Explorer des concepts connexes (antifragilité, fluctuation) ;
- Examiner les applications pédagogiques des caractéristiques du vivant d'Olivier Hamant (lenteur, inachèvement, redondance, incohérence, hétérogénéité, inefficacité, incertitude).
Méthodologie de la séance collaborative
Le dispositif méthodologique, conçu selon une approche participative, favorisait l'engagement actif des participants et la co-construction des savoirs. Structurée autour d'activités articulant réflexion individuelle et intelligence collective, la séance s'est déroulée ainsi :
- Un protocole d'accueil et un "brise-glace" pour instaurer un climat propice aux échanges ;
- Une présentation, en trois minutes, de dispositifs pédagogiques robustes conçus par les participants, permettant de partager des pratiques innovantes et d'identifier des caractéristiques communes ;
- Un apport théorique d'Alban Roblez, apportant un cadrage conceptuel complémentaire ;
- Un "world café" adapté : chaque participant reçoit une carte conceptuelle (définition de la robustesse, caractéristiques du vivant, concepts de fluctuation ou d'antifragilité). Par binômes tournants, ils échangent durant six minutes avant d'enrichir leur cartographie individuelle.
Chaque participant construit ainsi une fresque conceptuelle personnelle, enrichie au fil des interactions. En fin de séance, chacun dispose d'une minute pour présenter sa réflexion finale à partir de sa fresque.
Cette méthodologie multi-modale, alternant expression individuelle et élaboration collective, visait à optimiser les processus d'explicitation et favoriser l'émergence de conceptualisations innovantes dans le champ de la pédagogie de la robustesse.
Je serais très curieuse d'avoir vos retours : cette méthodologie pourrait-elle trouver sa place dans vos contextes ? Avez-vous déjà expérimenté des formats similaires ? Vos partages seront les bienvenus pour nourrir la réflexion collective !
